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Devenir plus missionnaire dans un « tournant du christianisme mondial »

Lors de leur rencontre de février 2020, les laïcs assomptionnistes de Juvisy ont lu et échangé à partir de la circulaire du Père Benoit Grière « Me voici. Envoie moi ! », datée d’août 2019.

Le sens du mot mission a évolué : de l’évangélisation vers d’autres pays, il se réinvente dans un nouveau contexte mondial et interculturel. Les assomptionnistes sont invités à se recentrer sur la Parole de Dieu, sur le Christ, même s’il faut laisser tomber de la chrétienté…. Vaste programme !

Le texte est vigoureux et analyse les évolutions de l’esprit missionnaire. Force est de constater une certaine érosion de cet esprit en Occident, due en partie à la « peur d’empiéter sur la liberté individuelle et le respect des diversités de pensée. » Or, « la vie religieuse est par nature missionnaire », tant par les actions que par des manières d’être mais aussi par une « annonce explicite du salut donné en Jésus Christ ». Pas si évident dans un « monde émancipé de la religion », dans une Assomption profondément internationale et interculturelle…

Nous, laïcs de l’Assomption, comment assume-t-on le fait d’être chrétien ? Des textes de l’Évangile nous font vivre, pourquoi avons-nous tant de mal à le dire ou le partager ? Sommes-nous bien à la suite du Christ ? Arrive-t-on à aimer le monde tel qu’il est, comme Dieu l’aime et à vouloir son salut ? La mission est à vivre à l’extérieur et à l’intérieur de nous.

Le Père Grière emploie le vocabulaire du témoignage pour parler du disciple-missionnaire qui emprunte, comme Jésus, des chemins d’humanité auprès notamment des pauvres et des petits.

Les modes de vie et leurs qualités sont aussi importants dans les communautés religieuses que chez les laïcs. S’appuyer sur la parole de Dieu est essentiel, déculpabilisant et transmetteur. La mission, c’est parler à temps et contretemps : semer des graines demande de se désapproprier de soi-même et de demeurer humble. Il y a des exemples magnifiques avec le catéchuménat. Nous sommes interpellés sur nos choix personnels, notre tiédeur et notre désir de porter témoignage.

Grosse interrogation partagée sur un changement de modèle possible ou pas dans la vie de nos paroisses…

Le texte invite fortement à se former pour la mission, dans la joie, avec passion et humilité : beaucoup de paroles à méditer pour avancer avec le Christ et les petits de ce monde. On est loin d’en avoir épuisé les ressources !

Nous sommes renvoyés au lien intrinsèque entre prière et action : être des Marthe et des Marie en même temps. Nous sommes interpellés sur notre unité intérieure, l’accord entre ce qu’on dit et ce qu’on fait, l’accueil de la parole de l’autre et la recherche de la vérité en Dieu. Nous voulons être des missionnaires humbles, capables d’accueillir le pardon et d’être utiles à son prochain. L’exemple de sœur Paul-Hélène, petite sœur de l’Assomption, béatifiée avec les martyrs de Tibhirine peut nous inspirer.

Christine Gilbert